Sunday, December 27, 2009

Crédit.

Un crédit est une créance pour un prêt ou plus généralement une ressource pour l'entreprise. Le sens étymologique de crédit est la confiance accordée à autrui. Il s'agit du participe passé latin de credere, croire.

1.En finance.

Le crédit englobe les diverses activités de prêt d'argent, que ce soit sous la forme de contrats de prêts bancaires ou de délais de paiement d'un fournisseur à un client.
Pour satisfaire les demandes de crédit, une Institution bancaire ou financière peut soit utiliser une épargne préalable dont elle dispose ou l'emprunter à son tour sur le marché monétaire, soit créer le montant emprunté par le mécanisme de
création monétaire.
Le crédit est généralement porteur d'un
intérêt que doit payer le débiteur (le bénéficiaire du crédit, appelé aussi emprunteur) au créditeur (celui qui accorde le crédit, appelé aussi prêteur).

1.1 L'accord de crédit.

L'accord de crédit est une activité qui repose sur la confiance que le prêteur accorde à l'emprunteur de qui il attend le remboursement du prêt. De manière générale, plus le prêteur aura confiance dans l'emprunteur, plus il lui prêtera une somme importante avec un faible taux d'intérêt. Inversement, moins l'emprunteur aura de crédit aux yeux du prêteur, plus celui-ci sera frileux, exigera des garanties importantes et prêtera l'argent à un taux d'intérêt élevé.
Des méthodes automatisées d’
évaluation des risques-clients (credit scoring en anglais), consistant à attribuer une note chiffrée à la capacité de remboursement d'un%dits)emprunteur à partir de diverses informations (revenus, endettement...) sont utilisées pour faciliter l'analyse pour les opérations de crédit les plus simples (crédit à la consommation, carte de crédit...)

1.2 Crédit et intérêts.

Les intérêts sont une somme d'argent que l'emprunteur doit rembourser en plus de la somme empruntée. Si demander des intérêts a été historiquement condamné en tant qu'usure, de nos jours, on justifie le paiement des intérêts par trois arguments :
Le risque du prêteur : si certaines personnes ne remboursent pas et ne sont pas solvables, c'est-à-dire que la vente de leurs biens ne permet pas de récupérer la somme prêtée, les intérêts couvrent les pertes.
L'inflation : l'inflation entraine une dévaluation continuelle de la monnaie, et les intérêts permettent, entre autres, de récupérer in fine une quantité équivalente d'argent.
La rémunération de l'activité bancaire : pour que les banquiers reçoivent une rémunération, il faut qu'il y ait un bénéfice à pratiquer le prêt d'argent.
En France, la notion d'intérêt s'accompagne d'un taux référent, en l'occurrence ici limite, qui est le taux d'«
usure ».
Aux termes de l'article
L.313-3 du Code de la consommation, est déclaré usuraire « tout prêt conventionnel consenti à un taux effectif global (TEG) qui excède, au moment où il est consenti, de plus du tiers, le taux effectif moyen pratiqué au cours du trimestre précédent par les établissements de crédit pour des opérations de même nature comportant des risques analogues ». Les seuils de l'usure sont publiés et consultables sur le site de la Banque de France.

1.3 TEG : le taux effectif global .

C'est le taux qui est censé représenter le coût réel pour le client usager ; il intègre les coûts associés obligatoires contractuellement, à savoir frais de dossiers, commissions diverses, coût de garanties particulières. Dans la pratique, beaucoup d'éléments sont présentés de manière facultative (exemple des assurances) et ne sont donc pas intégrés dans le TEG. Il faut par ailleurs distinguer encore coûts accessoires liés à des services (maintenance par exemple pour un crédit automobile) aux coûts accessoires d'assurance. La pratique actuelle est de développer des produits et solutions de financement s'apparentant à des locations et ne relevant pas de l'obligation de produire le TEG contractuellement. Il y a en ce domaine un cheminement à faire pour que les professionnels produisent un niveau d'information suffisant et clair. En 1998, la commission européenne a adopté par sa directive n°7 la définition suivante du calcul du TEG, conforme à la mathématique actuarielle : le TEG est tel que la somme algébrique des flux actualisés entrant(+) et sortant(-) est nulle à une date quelconque. Le TEG est le taux annuel, base 365 par convention, équivalent du taux journalier i d'actualisation : (1+TEG) = (1+i)**365. Le flux actualisé FA d'un flux F0 est tel que FA = F0 * (1+i)**N où N est le nombre de jours réels séparant la date de l'échange FA de la date de l'échange F0. On choisit généralement comme date de référence la date la plus élevée des flux. La République française a adopté cette directive dans la loi 2002-927. Il est tout a fait aisé de calculer le TEG d'un crédit avec l'aide d'un tableur.

1.4 Catégories.

Les banques, qui sont les principaux fournisseurs de crédit, tant aux particuliers qu'aux entreprises, distinguent généralement les crédits :
à court terme (de 1 jour à 2 ans),
à moyen terme (de 2 à 7 ans),
et à long terme (au-delà).
Ce découpage n'est pas rigoureux et varie d'une banque à l'autre.
Par ailleurs on distingue généralement :
le prêt, une somme déterminée à rembourser à une ou plusieurs
échéances déterminées,
le
crédit permanent ou le crédit de caisse correspondant au droit d'emprunter à volonté de l'argent à la banque dans des limites de durée et de montant. Pour le bénéficiaire, l'intérêt est d'utiliser l'argent en fonction de son besoin et donc de n'emprunter que le strict nécessaire. C'est le cas notamment de l'ouverture de crédit, du crédit révolving ou de l'autorisation de découvert. L'autorisation que la banque a donnée s'appelle un accréditif.


2. En comptabilité générale .

En comptabilité générale, Le mot « crédit » est un terme technique qui désigne une des deux colonnes de la comptabilité en partie double. Par convention, cette colonne est toujours celle de droite. Cette colonne sert à enregistrer :
l'origine des fonds (ou plus généralement les ressources comme les apports en capital)
les gains de l'entreprise (les ventes réalisées, les produits financiers)
les dettes de l'entreprise envers les fournisseurs, l'État ainsi que les emprunts faits à la banque.
La notion complémentaire du crédit est le
débit.

2.1 En comptabilité bancaire.

L'extrait de compte fourni par le banquier fonctionne « à l'envers » de la comptabilité usuelle, parce que c'est un extrait de la comptabilité de la banque, et pas de la comptabilité du client. Pourtant, les termes de crédit et de débit y ont leur sens étymologique. D'une part, si le client a confiance en la banque, il lui confiera de l'argent qui se retrouvera dans la colonne crédit de son extrait : il accorde du « crédit » à la banque. D'autre part, s'il emprunte de l'argent, il a une dette envers la banque, montant qui se retrouvera dans la colonne débit de l'extrait : il est alors « débiteur » envers la banque.
Mais en comptabilité d'entreprise, le compte de caisse fonctionne dans le sens contraire. Ce qu'une entreprise possède est dans la colonne débit de son compte caisse ou de son compte d'immobilisation et ce qu'elle dépense dans la colonne crédit de son compte caisse ou de son compte de fournisseur qu'elle n'a pas encore payé.
Pour la banque, le déposant est un fournisseur d'argent. Chaque fois que le banquier reçoit de la part du client une somme d'argent, il le note à la fois au crédit du compte qu'il tient à son nom (cette somme s'ajoute à l'argent que la banque doit) et au débit du compte caisse qu'il tient dans sa propre comptabilité (les billets que le client lui a donné s'ajoutant à l'argent dont le banquier dispose).
La colonne crédit de l'extrait du compte a donc deux significations : d'une part le « crédit » accordé à la banque, puisque le client lui prête de l'argent (sens étymologique du terme « crédit »), d'autre part la « dette » que la banque constate envers le client (sens comptable du « crédit » dans un compte de fournisseur).